Le catalogue de l’exposition Hommes sculptures est disponible : M’écrire pour commander un exemplaire
Partir de la photo d’une personne pour la représenter comme un objet sculpté, tel est le procédé mis en place dans cette série. Le fond est uni et mat, il souligne le sujet à la manière des murs d’une scénographie de musée. En utilisant les codes des différents styles de la sculpture et en supprimant les vêtements, les modèles sont sortis de leur époque pour évoquer un aspect intemporel. Les couleurs de peau et de cheveux sont unifiés avec l’utilisation des teintes des différentes matières empruntées à la sculpture.
Cette image épurée transforme-t-elle la personne en objet sans âme ou au contraire donne-t-elle à voir l’essence de sa personnalité ?
L’artiste choisit des inconnus et les met sur un piédestal, par son goût personnel pour certains types de physique. Sans autre élément que l’apparence, l’individu est glorifié tel un héros. Ces inconnus ont-ils moins de valeur que des personnages historiques ? On peut probablement retrouver un sentiment d’inconnu devant des sculptures de personnalités dont on sait l’histoire mais que l’on n’a jamais pu rencontrer personnellement. Il ne reste de l’individu qu’un objet qui le représente. L’objet d’art a-t-il une âme ? Un objet peut-il être expressif, vulgaire, charmant, gênant, troublant ?
Ces codes d’uniformisation de la représentation mis en place aident à contempler les sujets d’un regard sans à priori. Peut être serait-il bon de regarder ainsi nos semblables, il s’agirait en quelque sorte de retirer les artifices de l’habit et des airs que l’on se donne, pour ne garder que l’essentiel. Se mettre en valeur par des artifices ; ou se mettre en valeur en étant soi-même dans un dépouillement de moyens ? Si il existe des ressemblances entre nos contemporains et des statues vieilles de plusieurs décennies ou plusieurs siècles, peut-être est-ce un signe que ces sculptures détiennent une sorte d’universalité de l’humain.